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Trois fois rien
24 septembre 2012

Lettre

Lettre d’Abraham Lincoln au professeur de son fils

Il aura à apprendre, je sais, que les hommes ne sont pas tous justes, ne sont pas tous sincères.
Mais enseignez-lui aussi que pour chaque canaille il y a un héros,  que pour chaque politicien égoïste, il y a un dirigeant dévoué…
Enseignez-lui que pour chaque ennemi il y a un ami.

 
Cela prendra du temps, je le sais, mais enseignez lui, si vous pouvez, qu’un dollar gagné a bien plus de valeur que cinq dollars trouvés. Apprenez lui à savoir perdre mais également à apprécier une victoire.

 
Éloignez le de l’envie, si vous pouvez, enseignez lui le secret d’un rire apaisé.
Qu’il apprenne de bonne heure que les tyrans sont les plus faciles à flatter…

 
Enseignez-lui, si vous pouvez, les merveilles des livres…
Mais laissez-lui un peu de temps libre pour considérer le mystère éternel des oiseaux dans le ciel,
des abeilles au soleil, et des fleurs au flanc d’un coteau vert.

 
À l’école, enseignez-lui qu’il est bien plus honorable d’échouer que de tricher…
Apprenez-lui à avoir foi en ses propres idées, même si tout le monde lui dit qu’elles sont erronées…
Apprenez lui à être doux avec les doux, et dur avec les durs.

 
Essayez de donner à mon fils la force de ne pas suivre la foule quand tout le monde se laisse entrainer…
Apprenez-lui à écouter tous les hommes… mais apprenez-lui aussi à filtrer tout ce qu’il entend à travers l’écran de la vérité, et à n’en retenir que ce qui est bon.

 

Apprenez-lui si vous pouvez, à rire quand il est triste…
Apprenez-lui qu’il n’est aucune honte à pleurer.
Apprenez-lui à se moquer des cyniques et à prendre garde devant une douceur excessive…
Apprenez-lui à vendre ses muscles et son cerveau au plus haut prix, mais à ne jamais fixer un prix
à son cœur et à son âme.

 
Apprenez-lui à fermer les oreilles devant la foule qui hurle et à se tenir ferme et combattre s’il pense avoir raison.
Traitez-le doucement, mais ne le dorlotez pas, parce que seule l’épreuve du feu forme un bon acier.

 

Qu’il ait le courage d’être impatient et la patience d’être courageux.
Apprenez-lui toujours à avoir une immense confiance en lui même, parce que dès lors, il aura
une immense confiance envers l’Humanité.

 
C’est une grande exigence, mais voyez ce que vous pouvez faire… C’est un si bon garçon, mon fils !

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