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Trois fois rien
15 septembre 2012

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L’égocentrisme et l’individualisme

 

L’égocentrisme

Le fait de s’intéresser à l’individu constitue une évolution. l’Homme aime que l’on reconnaisse son individualisme qui s’oppose au collectivisme et au grégarisme. Dans tout système collectiviste, il faut se conformer aux normes de la société. Au 17ème siècle, il fallait se conformer aux valeurs de la société, les déviants étaient exclus de la société et excommuniés par la religion. Grâce au progrès, les déviants ont de plus en plus d’influence. Les valeurs ont alors perdu de leur vigueur.
Au milieu du 18ème siècle, développement de l’individualité. cf. la phrase de Rousseau : “ Je sens mon cœur et je connais les hommes, je suis différent de ceux que j’ai vu, si je ne suis pas mieux, au moins je suis autre ”.
Les hommes se trouvaient aux prises avec des valeurs contradictoires, ils se sont donc plus renfermés sur eux-mêmes s’intéressant davantage à leur personne qu’à la collectivité. De là est né le romantisme (Hugo, Lamartine, etc.). Développement d’une sorte d’égocentrisme, d’un culte du Moi.
Au 19ème siècle, affirmation du culte du Moi avec le romantisme, tendance à tout rapporter à soi.
L’égocentrisme est appelé narcissisme par les psychanalystes.
 
Le mythe de Narcisse
Dans le mythe grec, Narcisse était très beau, très aimé mais très froid. La nymphe Echo en tomba amoureuse mais elle mourut de ne pas être aimé en retour. Pour punir Narcisse, Némésis lui jette un sort l’obligeant à un amour impossible de lui-même. Quand Narcisse vit son image dans l’eau, il en tomba éperdument amoureux .
Narcisse a un Moi hypertrophié, il aime son image qui reste inaccessible. A contempler son image, il reste passif ce qui l’empêche de vivre et d’évoluer.
 
La personnalité égocentrique – narcissique
Freud voyait déjà que certaines personnes étaient incapables d’aimer l’autre.
Le nouveau-né est narcissique mais c’est normal car il n’a pas conscience du monde extérieur. Si un adulte n’est pas capable d’aimer, il fait un retour à un stade antérieur, c’est ce que Freud appelle le narcissisme secondaire en opposition au narcissisme primaire qui est naturel.
Pour Fromm, le narcissique est obsédé par son Moi. Le narcissique ne supporte pas que l’autre soit différent de lui et il va donc le rejeter. Ce qui lui importe, c’est que les autres lui renvoient une image gratifiante de lui-même. Le narcissique ne supporte aucune frustration, ni aucune critique, il a tendance à choisir dans le discours de l’autre ce qui lui est favorable.
Pour avoir une identité, le narcissique a besoin de l’approbation et de l’admiration de l’autre. Il a du mal à s’autocritiquer et à s’intéresser à l’autre. L’égocentrique peut donner une image de force mais en fait son identité est fragile. Il a un sentiment profond d’insécurité et d’infériorité car il a peur de perdre l’image qu’on lui renvoie.
Le narcissique doute constamment de lui-même, il a besoin d’être aimé des autres sans les aimer pour autant.
L’égocentrisme prend une coloration particulière à chaque époque. L’affirmation de soi devient difficile ce qui fait que l’on ressent de l’angoisse et de l’anxiété. Ne pouvant contrôler l’extérieur, certaines personnes vont se concentrer sur elles-mêmes et refuser ainsi les engagements en amour ou en amitié.
 
Pour Freud, la personne narcissique ne s’aime pas telle qu’elle est, elle aime son image ou ce qu’elle voudrait être, souvent elle ne cherche pas à être aimée mais uniquement remarquée. Elle a tendance à refuser tout approfondissement des problèmes de peur d’être ébranlée et par refus de faire des efforts continus.
Le milieu social favorise l’égocentrisme.
L’égocentrique a un souci constant de son Moi, il n’aime pas pour autant être face à lui-même et à son vide intérieur. Il recherchera un moyen de s’oublier : drogue, sexe, etc.
 
Les causes de l’égocentrisme
Il faut les rechercher dans la condition humaine, le milieu social et l’éducation. Il faut des circonstances qui favorisent l’égocentrisme.
L’Homme veut que son Moi soit reconnu mais en même temps, il le sait menacé (maladie, mort) et il doit donc se défendre, être aimé, être fusionné mais indépendant en même temps. Il refuse d’accepter sa condition de mortel et d’être séparé. Le narcissisme est un échec du fait de vouloir établir une relation équilibrée. Le narcissique cherche à résoudre son problème de communication avec l’autre en étant gratifié par lui.
Souvent, quand dans les familles il y a peu d’enfants, les parents pensent que l’enfant est le prolongement d’eux-mêmes. Attitude trop permissive, idée de l’enfant-roi qui est le support des désirs des parents. Ces enfants ont donc du mal à s’intéresser aux autres, ils conserveront la même attitude dans la vie sociale.
Dans notre société, on favorise très peu l’aide mutuelle, on ne voit l’autre que pour se comparer à lui, désir de l’emporter sur les autres plutôt que d’évoluer soi-même. On se juge par rapport aux autres. Incitation à s’intéresser à l’image physique que l’on donne de soi-même. On s’intéresse davantage à la beauté du corps qu’à la beauté de l’âme. La télévision et les  magazines sont générateurs d’égocentrisme.
Pour survivre les gens ont besoin de se concentrer sur eux-mêmes, désintérêt pour les autres et les générations futures. Tout incite à vivre chacun pour soi. L’égocentrisme isole des autres et rend malheureux. Aujourd’hui, l’important est de toujours être bien dans sa peau mais ce n’est pas possible. Bien souvent on ne reconnaît plus les devoirs et les obligations envers les autres. Certains narcissiques souffrent de leur peu de contact avec les autres.
 
Les différentes formes d’égocentrisme
 
·         les vantards, les vaniteux,
·         les exhibitionnistes,
·         les personnes qui se fixent un idéal du Moi trop élevé pour leurs capacités, ce qui les oblige à se concentrer sur elles-mêmes. Tous les moyens sont bons alors pour réaliser ses ambitions. En cas d’échec, elles reportent la faute sur les autres et peuvent même se sentir menacées par eux.
 
Certaines personnes vont chercher à s’affirmer en dominant les autres, elles voient la vie comme un combat dont leur Moi doit sortir vainqueur et elles voient l’autre comme un ennemi.
Penser détenir la vérité absolue est une forme d’égocentrisme.
L’hypocondriaque comme la personne qui développe un culte de son physique sont des égocentriques. Il est naturel de s’intéresser à soi à condition de pouvoir également s’intéresser aux autres.
Une autre forme d’égocentrisme, c’est l’introspection, l’étude de chaque mouvement de son âme. Certaines personnes vont suivre des cures psychanalytiques très longues.
 
On peut chercher en l’autre l’image de ce qu’on voudrait être ou de ce que l’on a été.
Certaines personnes mettent leur partenaire à rude épreuve pour voir s’il les aime toujours. L’intérêt de l’autre, c’est de comprendre quelqu’un qui est différent de soi. Il y a toujours quelque chose à apprendre de l’expérience des autres.
 
Autre forme de narcissisme : le narcissisme négatif. Il concerne les personnes qui se dévaluent, s’humilient et se plaignent pour entendre les autres les valoriser.
Il y a aussi les narcissiques cyniques qui vont essayer de détruire les espoirs des autres.
Toute passion demande un investissement énergique du Moi qui coupe des autres.
Les personnes âgées ont tendance à être narcissiques car elles se sentent inutiles et exclues. La peur de la vieillesse débute à 40 ans.
 
L’égocentrisme le plus dangereux, c’est ce que Fromm appelle le narcissisme social ou collectif, égocentrisme du criminel et du délinquant qui ne voient pas les conséquences de leurs actes.
Nous devons tous assumer une certaine part d’égocentrisme : “ les hommes veulent être enviés plutôt que respectés ” (C. Lasch).
L’égocentrisme est une tendance à oublier l’autre, c’est un obstacle à l’amitié et à l’amour, il empêche d’évoluer, il force à devenir monolithique, il rend indifférents aux autres, il assèche les cœurs et il conduit à des sociétés compétitives et ségrégatives, etc.

L’individualisme

L’individualiste a le respect de sa personne et de celle d’autrui, il reste ouvert intellectuellement  et émotionnellement aux autres, il a une forme de personnalité et il n’a pas peur d’être critiqué par l’autre, il ne recherche pas l’approbation ou l’admiration de l’autre, il ne craint pas d’être absorbé par l’autre et n’a pas peur de l’engagement.
Il accepte que l’autre soit autonome comme lui. Il s’accepte tel qu’il est et accepte les autres.
Sa relation à l’autre est créatrice, il n’est pas figé dans une attitude, il se recherche et se crée en permanence de façon personnelle. Il a conscience de pouvoir changer tout au long de sa vie.
Il ne cherche pas à dominer les autres. Il s’estime à sa juste valeur, son idéal du Moi est adapté à ses possibilités.
Il fait une démarcation entre l’autonomie du Moi et la prédominance du Moi. Il prend ses distances avec ses passions et ses pulsions.
Il se méfie du conformisme et du grégarisme qui obligent la dépendance.
 
Etre individualiste, ce n’est pas être prisonnier de soi-même, l’individualiste tient compte de l’autre. Il fait la synthèse entre son Moi et le Moi des autres. Il cherche à ne sacrifier ni lui ni les autres. Il a une attitude moins simpliste que celle de l’égocentrique. Il repose sur une nouvelle éthique et de nouvelles valeurs.
Il faut s’estimer soi-même et non s’aimer.
 
On peut se libérer de l’égocentrisme en faisant un effort sur soi afin de s’intéresser à l’autre. Il faut aller vers l’individualisme qui est le respect de soi et le fait d’aller vers les autres.
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