LE BOUDDHA Par le fait de penser aux choses qui
LE BOUDDHA
Par le fait de penser aux choses qui ne doivent pas être pensées, et de ne pas penser aux choses qui doivent être pensées, des obstacles non apparus paraissent, et les obstacles déjà présents s'accroissent.
Ainsi, sans sagesse, il pense: « Ai-je existé dans le passé ? » « N'ai-je pas existé dans le passé ? » « Qu'ai-je été dans le passé ? » « Comment ai-je été dans le passé ? » « Qu'est-ce qu'ayant été (antérieurement) j'ai été dans le passé ? » « Serai-je dans le futur ? » «Ne serai-je pas dans le futur ? » « Que serai-je dans le futur ?» « Comment serai-je dans le futur ? » « Qu'est-ce qu'ayant été (dans ce futur) je serai dans le futur (plus lointain) ?»
Le présent lui aussi, maintenant, le rend perplexe sur lui-même: « Suis-je ? » « Ne suis-je pas? » « Que suis-je ? » « Comment suis-je ? » «Cet être, d'où est-il venu, et où ira-t-il ? »
Ainsi, pensant sans sagesse, l'une des six vues fausses surgira en lui: « J'ai une âme » ; cette vue fausse naît en lui, véridique et ferme. « Je n'ai pas d'âme» ; cette vue fausse naît en lui, véridique et ferme. « Par l'âme, je connais l'âme » ; cette vue fausse naît en lui, véridique et ferme. « Par l'âme, je connais la non-âme » ; cette vue fausse naît en lui, véridique et ferme. Ou encore cette autre vue fausse surgit en lui: «Cette âme qui est mienne, s'exprimant et ressentant, reçoit ici ou là le résultat des bonnes et des mauvaises actions, et cette âme qui est mienne, permanente, fixe, éternelle, de nature immuable, demeure ainsi éternellement. »
Ceci, ô moines! est appelé spéculations, jungle d'opinions, désert d'opinions, perversion d'opinions, agitation d'opinions et liens d'opinions. Lié par ces liens d'opinions, ô moines ! l'homme ordinaire et non instruit n'est pas libéré de la naissance, de la vieillesse, de la mort, des chagrins, lamentations, souffrances, peines mentales, agonies ; il n'est pas libéré de la souffrance, je le dis.